Biografie André Gide
Né le 22 novembre 1869 à Paris, André Gide est le fils unique de Paul Gide, professeur de droit, et de Juliette Rondeaux, riche bourgeoise d\'origine normande.
«Né à Paris, d’un père uzétien et d’une mère normande, où voulez-vous, monsieur Barrès, que je m’enracine? J’ai donc pris le parti de voyager.»
À la mort de son père, Gide n\'a que onze ans. Il est donc élevé par sa mère dans une atmosphère de rigueur morale qu\'on a dit castratrice, entouré presque exclusivement de femmes. Il épousera Madeleine Rondeaux, sa cousine de Rouen, en 1895.
Dégagé de tout souci financier grâce à sa fortune personnelle, Gide s\'oriente très tôt vers une carrière littéraire dont ses premiers échecs ne le détournent pas les Cahiers d\'André Walter (1891), publié à compte d\'auteur: il se déclare soucieux de produire une œuvre qui assure sa postérité plus que sa gloire immédiate.
Après Paludes (1895), Gide se moque des symbolistes et de lui-même, il publie les Nourritures terrestres (1897). Ce livre lyrique — et vieilli — plein d\'un appétit de vivre que Gide vient de découvrir lors d\'un voyage en Algérie avec le «scandaleux» Oscar Wilde, devient, des années après sa parution, le livre culte de la jeunesse de l\'après-guerre.
En 1908, Gide fonde avec, notamment, Jacques Copeau, André Ruyters et Jean Schlumberger, la Nouvelle Revue française (NRF), qui va jouer un rôle essentiel dans la vie culturelle de l\'époque. Parallèlement, Gide continue à publier. Les Faux-monnayeurs (1926), son seul «roman», constitue une réflexion sur la création littéraire et sur les postures morales de l\'époque.
Gide abordera des thèmes aussi tabous que les émois sexuels enfantins et l\'homosexualité. Son imposant Journal, qu\'il tient depuis sa jeunesse, est une somme de réflexions entre autres littéraires. Le Journal 1889-1939 est publié dans la «Bibliothèque de la Pléiade» l\'année de son cinquantenaire, complété par la publication ultérieure des volumes 1939-1942 et 1942-1949.
Gide revendique son homosexualité et même sa pédérastie, s\'engage aussi dans des luttes collectives. À la suite de voyages en Afrique noire avec Marc Allégret, il publie Voyage au Congo (1927), où il dénonce les abus de la société colonialiste, puis Retour du Tchad (1928). Séduit par les espoirs du socialisme en construction, il s\'engage publiquement, sans toutefois adhérer au Parti communiste, mais exprimera sa profonde déception devant le stalinisme dans Retour de l\'URSS (1936). Il s\'engage également dans le combat antifasciste.
Gide a obtenu le prix Nobel en 1947. André Gide est mort à Paris, le 19 février 1951, d\'une congestion pulmonaire. Il est enterré dans le petit cimetière de Cuverville. Il eut ces derniers mots mystérieux: «J\'ai peur que mes phrases ne deviennent grammaticalement incorrectes. C\'est toujours la lutte entre le raisonnable et ce qui ne l\'est pas ...».
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